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samedi 18 janvier 2014

OPPORTUNITÉ DE GAGNER DE L'ARGENT EN CULTIVANT DU PIMENT


VOICI QUELQUES NOTIONS POUR LES JEUNES QUI 

VEULENT VIVRE GRACE A LA CULTURE DU PIMENT


COMMENT CULTIVER LE PIMENT 





PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS 

I- INTRODUCTION 


-Le piment est une plante légumière qui appartient à la famille des solanacées au même titre que le poivron. Le nom scientifique du piment est Capsicum frutescens. Le piment peut être produit dans presque toutes les régions du Cameroun et sur presque toute l’année (même en saison sèche si nous avons le terrain et les équipements appropriés, notamment l’eau, les motopompes, etc.). 

-Il est important de noter que le piment est une importante source de revenu pour le producteur averti. Le piment est un précieux arôme dans différents mets du pays et d’ailleurs. On utilise le piment sous forme de produits transformés tels que la poudre de piment, le jus de piment, ou la confiture de piment.

-Le piment est riche en vitamine C (140 mg pour 100 g). sa teneur en sels minéraux est peu élevée et correspond à peu près à celle de bien des légumes. Sa composition pour 100g de piment frais s’établit comme suit : Substances actives Quantités Protides 001,2g Lipides 000,3g Glucides 004,1g Calcium 010 mg Magnésium 012 mg Vitamine C 140 mg Vitamine A 100 µg Le piment facilite le travail des glandes digestives en stimulant les sucs. Il a une action positive sur la circulation sanguine surtout chez les personnes âgées. De plus la poudre de piment désinfecte les muqueuses buccales et gastriques et détruit les bactéries pathogènes dans l’intestin. 

II- CE QU’IL FAUT SAVOIR SI ON VEUT REUSSIR LA CULTURE DU PIMENT 

1) Le piment est une culture de saison sèche et fraîche. (le piment n’est pas une culture des zones marécageuses). 
2) Le piment, bien que possédant de grandes capacités d’adaptation, ne supporte pas des températures trop élevées qui occasionnent divers accidents tels que ( la chute des fleurs et des jeunes fruits) ce qui entraîne forcément la baisse des rendements.
3) Le piment réussit très bien sur des sols riches en matières organiques, légers et profonds (car il a une racine pivotante qui peut aller jusqu’à 60 cm de profondeur), bien drainés et légèrement acide (pH 6,5 à 7). 
4) La durée du cycle de production du piment varie entre 5 et 8 mois à partir de la date d’entrée en production et suivant les variétés. 
5) La première récolte survient 3,5 à 4 mois après transplantation, ce qui veut dire qu’on peut effectuer environ 8 récoltes avec un intervalle de 2 semaines entre 2 récoltes. 

III- VARIETES DE PIMENT. 

Il existe plusieurs variétés de piment qu’on distingue très nettement par la forme, la taille et la couleur des fruits. Mais ce qui les différencie, c’est surtout leur teneur en capsicine, une substance active qui se trouve principalement dans le placenta des fruits et qui lui donne ce goût extrêmement âpre. Sur nos marchés, on trouve toutes ces variétés, mais les plus cultivées sont :
le SAFI ; le jaune Burkina ; Thaïlande ; Salmon ; langue d’oiseau ; antillais, etc. De toutes ces variétés, les plus recherchées sur nos marchés sont : le jaune Burkina, le piment antillais et le piment langue d’oiseau. Pour réussir la culture du piment, et riche de toutes les connaissances qui précèdent, il est important que certaines règles et conduites soient respectées. 

DEUXIEME PARTIE : TECHNIQUES CULTURALES DU PIMENT

II- CHOIX DU TERRAIN 

Nous l’avons dit, le piment aime les sols légers, profonds et riches en matières organiques. Mais il est aussi important dans l’intention de pouvoir écouler facilement ses produits de :

 choisir un terrain proche du centre de consommation , 

 Choisir un terrain dont l’accès est facile, 

 Choisir un terrain proche d’un cours d’eau si l’on envisage la culture de saison sèche ou culture de contre-saison.
N.B : les terres ayant eu pour précédent cultural une culture de la famille des solanacées(tomates, aubergines, poivron, pomme de terre,…) sont à éviter. 

II- CHOIX ET ACHAT DES SEMENCES 

Nous l’avons déjà relevé, il existe plusieurs variétés de piment. Votre choix doit être fait en tenant compte de la demande sur le marché (est-ce le piment jaune ou le piment rouge ?), du caractère productif (quelle est la variété qui produit beaucoup ?), de la résistance à certaines maladies et/ou ennemis. Si vous avez des doutes sur la provenance ou l’origine d’une semence, il est vivement conseillé de ne pas l’acheter, même si c’est dans une boutique spécialisée. Notre petite expérience nous a montré que pour un producteur qui maîtrise un peu l’activité, la préparation et l’obtention des semences par soi-même est plus rassurant. Pour cela, il suffit de suivre les étapes ci-après : 

• Choisir parmi les fruits achetés ou récoltés, les meilleurs c'est-à-dire des fruits sains et bien formés, • Faire sécher ces fruits au soleil pendant 1 à 2 jours,

• Ouvrir les fruits pour recueillir les graines qu’on trempera ensuite dans l’eau. Une fois trempées dans l’eau, les graines qui surnagent doivent être recueillies et éliminer.

• Sécher le reste de graines à un soleil doux pendant 3 à 4 jours. 

• Conserver ainsi les graines séchées (semences) dans un endroit frais et bien ventilé. 

III- MISE EN PLACE DE LA PEPINIERE 

 Confectionner une pépinière à l’ombre sous forme de planches en utilisant une terre légère et bien ameublie est un début de réussite.


 Ajouter ensuite à cette terre, du compost ou de la fiente de poule bien séchée. Par exemple, pour une planche de 5m2 (5mx1m), il faudra apporter 15 Kg de fiente de poule ou fumier. A cet engrais organique, on doit ajouter 500g d’engrais minéral (20-10-10) par exemple à la volée.


 Tracer des lignes parallèles à une profondeur de 1 cm environ, séparées entre elles de 20 cm. 



 Epandre dans ces lignes, un produit insecticide-nématicide tel que le MOCAP 10G ou le COUNTER 10 ou encore le SESAME à raison de ½ cuillerée à café par ligne. 



 Semer en évitant que les graines se touchent à l’intérieur de la ligne (2 à 3 cm entre les graines et recouvertes d’une fine couche de terre d’environ 0,5cm et tasser légèrement



 Arroser régulièrement une fois par jour. 



N.B : *Il est à noter qu’il faut environ 200m2 de surface et environ 1,5Kg de semence pour un hectare de plantation. 



*La levée a lieu environ 1 à 2 semaines après les semis.



*Le séjour en pépinière est de 40 à 50 jours soit 6 à 7 semaines. Après cette période, les plants sont prêts à être repiqués. 



Tableau : période propice de semis et de repiquage pour la culture de saison et de contre saison : Type de culture Période de semis Période de repiquage Culture de saison (saison des pluies) Janvier- février Mars- avril Culture de contre-saison (saison sèche) Juillet- Août Septembre- octobre 


IV- REPIQUAGE EN PLEIN CHAMP 


Le terrain est choisi même avant la mise en place de la pépinière. Sachant d’avance à quel moment les plants seront prêts à être repiqués, ce qu’il y a d’important à faire c’est de s’arranger pour que la parcelle soit prête à accueillir ces plants environ une semaine avant. Et pour y arriver il y a des opérations à effectuer :

 Nettoyer le terrain, entasser et brûler par endroits les branchages et autres résidus qui ne pourront pas vite pourrir. Eviter de brûler tout le champ.  Faire des trous de 15x15x15cm si c’est la culture de saison pluvieuse, et de 20x20x40 cm si c’est la culture de contre saison.


 Respecter un écartement de 80cm entre les lignes, et de 80cm entre les plants sur la même ligne. 


 Apporter dans chaque trou 1Kg de fiente de poule ou de fumier bien décomposé et 2 cuillérées à café d’un mélange de sulfate de potasse et de superphosphate triple dans des proportions de 50% (moitié/ moitié) et bien tourner avec la terre. Après 6 à 7 semaines passés en pépinière, les plants ont environ 15 à 20cm ; 4 à 5 feuilles, et peuvent être repiqués. Le repiquage se fait par temps frais, de préférence les après midis à partir de 16 heures.


Introduire dans chaque trou, un plant bien portant, préalablement habillé (dépouillé de ses vieilles racines). Arroser ensuite copieusement. En respectant des écartements de 80cmx80 cm, on obtient une densité de moyenne de 13 750 plants à l’hectare en culture pure. 



V- CONDUITE ET ENTRETIEN Ces deux opérations consistent à arroser, sarcler et biner, épandre les engrais et protéger les cultures contre les maladies et les ennemis. 



a)Arrosage : En culture maraîchère de façon générale, et en production du piment de façon particulière, des arrosages régulières doivent être effectués, surtout en saison sèche, ceci pour maintenir le sol humide pendant toute la durée de la culture. Il est bon de savoir que le piment ne supporte pas l’excès d’eau qui risquent de provoquer la chute des fleurs et des bourgeons. Il faut procéder à un arrosage journalier ou tous les deux jours, au moment du grossissement des fruits car à ce moment les fruits ont besoin de beaucoup d’eau pour assurer leur développement. 



b) Le sarclo-binage : 



Le piment résiste très mal à la concurrence des mauvaises herbes. C’est pourquoi il faut sarcler et biner fréquemment le champ. Ces deux opérations sont capitales à l’obtention de bons rendements. 



c)Fertilisation : Il est bon de fertiliser le champ en deux étapes : en pépinière et en plein champ. 



 En pépinière :



Il est conseillé d’utiliser un engrais foliaire tel que le NUTRIGIZER en association avec les insecticides et les fongicides. L’apport de l’engrais foliaire se fera deux fois par mois. A défaut d’un engrais foliaire, on pourra aussi diluer une cuillère à soupe bien pleine d’UREE 46% dans un pulvérisateur et l’appliquer sur les plants. Mais attention, car si la buse du pulvérisateur est mal réglée, le produit sortira en jets et non en nuage et , en ce moment les plants pourront être brûlés. Donc, il est important de bien régler la buse de votre appareil.



 En champ :



Au fur et à mesure que les plants grandissent, leurs besoins s’augmentent en éléments nutritifs. Puisque ces éléments nutritifs doivent être disponibles à des moments bien précis, un apport fractionné est très recommandé. -Ainsi, 2 semaines après le repiquage, il faut apporter par poquet (par plant), 5g, soit l’équivalent d’une cuillère à café de sulfate d’ammoniaque (21%N et 24%S). -répéter cette opération 1 mois après la première. -Le troisième épandage sera constitué d’un mélange de sulfate d’ammoniaque et de sulfate de potasse dans les proportions de 60% de sulfate d’ammoniaque et 40% de sulfate de potasse (50% K2O et18%S). ou alors du 10-10-20 tout simplement. Cet apport se fait juste en début de floraison. A cet apport, l’on pourra ajouter un engrais foliaire, tel le 20-20-20 + oligo éléments. 



d) protection des cultures : 



En champ, le piment est exposé à plusieurs maladies et ennemis :



Nature Dégâts et symptômes Observations Maladies Anthracnose (due à un champignon) Ce champignon attaque les jeunes fruits et entraîne leur chute avant maturité. Utiliser des variétés tolérantes ; pratiquer la rotation des cultures ou la jachère ; éloigner du champs les jeunes fruits qui tombent ; traiter en fin avec un fongicide à base de MANEBE 80% tel le Plantineb ou le Trimangol 80 WP, à raison de 2 cuillères à soupe par pulvérisateur de 15L. effectuer le traitement 2 fois par semaine. Die-back Dessèchement des parties ligneuses (tiges et branches), du sommet vers la base -tailler les rameaux dès l’apparition des premières signes, - pulvériser les plants avec un produit à base d’oxyde cuivre(Ivory) Viroses Potato Virus Y (PVY); Elles sont transmises par les pucerons Déformations des feuilles et nécroses des veines. -utiliser les variétés résistantes. - contrôle efficace des pucerons à l’aide d’un insecticide. Insectes Cératites (mouches méditerranéennes) Les asticots se nourrissent des œufs pondus par la femelle sur le fruit, provoquant ainsi la chute de ce dernier -ramasser et brûler les fruits tombés,-traiter les fruits avec le Diméthoate, le Malathion ou le Décis. Mouches mineuses (Liriomyza SPP Elles pondent sur les feuilles, causant ainsi la formation des points blancs. Leur larve creuse des galeries dans les tissus et fragilise la plante Pulvériser les plants avec un insecticide à base de cypermethrine et un à base d’endosulfan, de façon alternée une fois par semaine. Chenilles et criquets Ils s’attaquent le plus souvent aux feuilles et aux tiges mais aussi aux fruits. Traiter les plants avec un insecticide à base de cypermethrine ou d’endosulfan. 




VI- RECOLTE ET CONSERVATION 



Les premiers fruits sont récoltés environ 10 semaines après la floraison, soit 3 à 4 mois après le repiquage, et cette récolte peut durer 3 à 4 mois. Les fruits mûrs doivent être récoltés avec leur pédoncule et par temps sec pour garantir une bonne conservation qui ne se fait que quelques jours à l’état frais. Les rendements varient beaucoup et se situent entre 300 et 1000 kg/ha en culture intensive. BON A SAVOIR en ce qui concerne la culture de contre-saison I- Production en contre saison Qu’est ce qu’on appelle production de contre saison ? La production de contre saison est celle qui se faite en saison sèche. Elle est appelée production de contre saison par opposition à la production de saison normale, c’est à dire la saison pluvieuse. La particularité que présente la culture de piment de contre saison est qu’elle démarre en saison pluvieuse (juillet) et s’achève en saison pluvieuse (juin- juillet), et donc, couvre toute la période de la saison sèche. II- Quelle est la particularité de la production de contre saison ? Le piment étant une culture consommatrice d’eau, il faut être capable entre décembre et mars (soit pendant 4 mois), d’arroser tous les plants à un rythme normal de 2 fois par semaine, ce qui suppose que : 



* vous devez à proximité de votre champ la présence d’un cours d’eau ou d’un puits, sinon, pas la peine d’essayer. 



* Vous devez disposer d’une motopompe pour pouvoir arroser votre champ, car la présence d’un cours d’eau ou d’un puits ne suffie pas.



* vous devez prévoir, une fois que la motopompe est là, le carburant et le lubrifiant nécessaires au bon fonctionnement de la machine. * La densité de plantation recommandée pour un champ de piment, est d’environ 12500 plants à l’hectare (1m X 0,8 m) : si votre dispositif d’arrosage n’est pas efficace, vous pouvez tout simplement réduire la superficie de votre exploitation. 



* Retenez que le coût de production du piment en contre saison est 20 à 30% plus élevé que le coût en saison normale. Concrètement, si le coût de production d’1 Ha est de 600 000 Fcfa en saison normale, ce même coût variera entre 750 000 et 800 000 FCFA en contre saison. 

Références Bibliographiques 
1- LEMASSI, Pierre-Noël Comment réussir la culture du piment et du poivron ? PAM, 1998 
2- La Voix Du Paysan La Voix Du Paysan N°155, Décembre 2004 

3- CIRAD-GRET-Ministère des Affaires Etrangères Mémento de l’agronome. Paris : CIRAD-GRET-Ministère des Affaires Etrangères,2002 

4- DIBOG, Luc Fiche technique sur la culture du piment. Yaoundé : IRAD, sd. 

5- INADES-FORMATION Les cultures maraîchères. Tome 2. Abidjan : INADES-Formation, 1975 

6- La Voix Du Paysan La Voix Du Paysan N°135, Avril 2003 

7- MESSIAEN, C-M. Le potager tropical. Paris : PUF/ACCT, 1998 

8- Ministère de l’Agriculture La culture maraîchère . Tome 2. Bobo-Dioulasso : Ministère de l’Agriculture, 1999 

9- Prosi Magazine Prosi Magazine n°355, Août 1998 

10- RAEMAEKERS, Romain H. Agriculture en Afrique Tropicale. Bruxelles : DGCI, 2001

11- SAILD Recueil de fiches techniques pour l’entrepreneur rural. Tome 1. Yaoundé : SAILD, 1998 

12- WALLON, ALAIN Les cultures maraîchères en zone sahélienne. Paris : ed. Forhom-bdpa, sd. 

13- DELARBRE, H. Le petit jardinier en afrique. Paris : ministère de la coopération et du développement, 1988 

14- GALLAIS, A. ; BANNEROT, H. Amélioration des espèces végétales cultivées : objectifs et critères de sélection. Paris : INRA, 1992

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